jeudi 20 décembre 2007

Traumatisme

La vision d'images violentes entraine une réaction dans le cerveau au niveau d'une zone précise. C'est la zone du traumatisme.
(D'où l'importance de surveiller les enfants quand ils regardent la télé.)

Pourquoi je parle de cela ?
Parce que j'ai lu le dernier livre de Chuck Palahniuk (Le mec qui a créé Fight club, vous savez le film avec Brad Pitt). Ce mec est pour moi un génie. (bon ok, y a un côté auteur culte presque merchandising... mais bon...)

Ce qu'il écrit c'est de l'eau de javel mélangée à de l'alcool à bruler qu'on aurait avalé cul sec.
C'est son style. Le genre enfonçage de clou au marteau piqueur. Il faut être accroché pour le lire, quoi !
Donc vous imaginez bien que j'adooooore ! (la fille, maso sur les bords)
J'aime d'autant plus qu'il dénonce pas mal de chose.
Il est très critique (et lucide aussi) sur notre médiocrité actuelle, celle qui nous transforme en consommateur plutôt qu'en citoyen, celle qui nous transforme en vache-à-lait-scotchée-sur-un canapé devant un programme rendant notre cerveau disponible à cocacola.... Il nous renvoi dans la gueule toute la laideur immonde qui fait notre société actuelle.

J'aime cette claque nécessaire.

Alors donc, j'attrape le dernier. Enfin revenu de la reliure (on équipe certains livres de manière à ce qu'ils soient encore plus solides). Il se nomme " A l'estomac".

Je sais bien que je ne m'attends pas à un roman qu'on appelle "détente" et qui ne sert que de la bouillie pour cerveaux ramollis incapables de lire autre chose qu'un truc niais qui n'apporte rien sinon l'impression d'une "détente" l'espace du temps nécessaire à sa lecture. (au lieu de quelque chose qui reste et qui apporte une certaine nourriture de l'esprit, mais ça c'est un autre problème). Bref, je m'y plonge. Je commence. Je lis. Je tourne les toutes premières pages. Je lis la première nouvelle intitulée "Tripes".

Et là, fatale erreur.

Et c'est là que j'ai un gros dilemme. Dois-je en parler au risque d'éveiller votre curiosité et être à l'origine de quelque chose de traumatisant ?
J'en ai parlé à des collègues, elles m'ont assurées que cela dépend toujours de la personnalité du lecteur, de son état d'âme. Il y aurait donc, autant de réactions que de lecteurs. Nancy l'a lu. Elle s'en souvenait à peine de cette nouvelle, tant cela ne l'a pas marqué, elle !

J'ai regardé sur internet, ce que j'aurais du faire avant. Il se trouve que la nouvelle en question a provoqué évanouissements et vomissements lors de sa lecture à haute voix par l'auteur.

J'ai mis plus de 3 jours à m'en remettre. Le choc. Le traumatisme. L'horreur. Je ne déconne pas ! Même ma chef s'inquiétait de mon état.

Vous me trouvez sensible ? Peut-être bien.
N'empêche que ce mec est capable de vous "traumatiser" au vrai sens du terme.
JE N AI JAMAIS VÉCU CELA AVANT
C'est donc sur, c'est un génie. Le choc des mots, vous connaissiez. Il y a le choix des mots. La façon d'écrire et indéniablement primordiale. En lisant, on conceptualise plus ou moins fortement.

Maintenant, que le choc est passé, je lis les autres nouvelles, et commence à voir où il veut en venir. C'est sûr, elles paraissent plus fades à côté de la première.
Un truc me chiffonne pourtant : la différence de style des nouvelles n'est pas assez flagrante. Elles sont pourtant censées être écrites par différentes personnes. Cela est peut-être fait exprès : genre on est tous conditionnés, donc on écrit la même chose. Cependant, il a une marque de fabrique, propre à lui seul : cette façon de tutoyer le lecteur. Ce truc revient à chaque "nouvelles". Cela me peine, me déroute, en termes littéraires. Chuck reste un génie mais moins pour la littérature que pour la dimension coup de poing...

En tous les cas, la nouvelle est sûr le web. Bon courage si vous vous lancez dans l'aventure Palahniukesque. C'est du costaud.

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