mardi 10 novembre 2009

"La route" de Cormac McCarthy

En lisant "La route" j'étais terrifiée.
Je ne pouvais pas me coucher tant que les protagonistes n'étaient pas sains et saufs. Tant que je n'étais pas sûre qu'il ne leur arriverait rien, au moins pour ce soir-là.


Sûrement parce que je suis maman maintenant.
Quel est le rapport ? Le voici :

Sur cette route marchent depuis des années, un père et son fils.
Autour d'eux, il n'y a plus rien. Juste la route. Quelques maisons cramées. Quelques survivants qu'il faut fuir pour éviter d'avoir à utiliser les dernières balles du révolver...
Un ciel constamment gris, une atmosphère sinistre. Plus d'arbres, plus de couleurs, plus RIEN. Depuis quand ? Comment est-ce arrivé ? Qu'importe. Il faut marcher pour survivre... pour espérer. Espérer trouver un salut à cette longue marche. Enfin c'est mon explication. Il y en a tant d'autres encore.

Un livre d'une simplicité époustouflante. Parfaitement accessible à tous.
Mais un livre à vous remuer les tripes. A vous en rendre malade.
Car face à l'extrême, on s'interroge : se tuer pour ne pas trop souffrir ? Comme l'a fait la mère du fils qui a renoncé.
S'acharner avec l'espoir fou de trouver de quoi mettre son fils à l'abri ? Comme le pense le père. Au risque de le perdre ? Au risque qu'il se retrouve seul, mort de faim ou de maladie ?

Ce sont les questions que j'y ai vu. Puisqu'elles sont ma préoccupation actuelle de mère. D'autres y verront une réflexion sur la mort : cette marche sur la route : vers quoi ? Pour fuir quoi ? Et certains, d'autres choses encore. Comme qu'est-ce qui fait de nous des Humains ? Qu'est-ce qui fait de nous des animaux ? Mille questions : sur la vie, la mort, la parentalité et ses responsabilités.

Un livre qui s'écrit avec les yeux de celui qui le lit.

Déroutant. Fort. Ultime.
McCarthy est Le grand auteur (américain). Celui qui marquera. Celui qu'on étudiera dans les livres pendant des générations. Lui et Roth et Mailer. Mais surtout lui. Surtout, avec "La route".

Je conseille vivement "La route" , c'est une expérience hors du commun. D'accord, je l'avoue, il faut être un peu maso. Mais c'est comme ça qu'on se sent vivant non ? C'est à ça que sert la littérature : nous rappeler que nous sommes humains, que nous sommes des êtres faits d'émotions.

(un film est prévu bientôt avec Viggo Mortensen, je doute avoir assez de courage pour aller le voir !... finalement je viens de visionner la bande annonce : rien ne peut être pire que le livre !)

1 commentaires:

Sylvain a dit…

Good.