lundi 12 mai 2008

Que fait-on des livres moches, pourris, obsolètes ?

J'ai voulu savoir quels étaient les idées reçues sur ce sujet.
Alors vous avez répondu en majorité "don à une assos".
C'est vrai, les associations, c'est bien connu, sont des poubelles.
On leur refile toutes les m... dont on ne veut plus, c'est super pratique !

Vous pensez réellement qu'on va garder tous les livres chez nous ? Et on les mets où ?
Donc pour vous, tous les bibliothécaires ont une bibliothèque personnelle pleine de vieilleries moches et pourries ? Sympa. Souvenez-vous, refusez toujours une invitation chez un bibliothécaire, ça doit être trop poussiéreux chez lui.

Vous pensez qu'on les garde en rayon ? Mais on en rachète tous les mois, avec les vieux, on a intérêt à avoir des murs amovibles, qui s'étendent à l'infini.

Nan ! Bien sûr !! Tout cela est impossible !
ON LES PILONNE.
Le pilon, c'est la destruction définitive.
Evidemment, on les met dans la poubelle bleue, celle du recyclage.

Les bibliothèques municipales n'ont pas un rôle de conservation. Nous mettons à disposition les éléments nécessaires à l'information publique. Quand ceux-ci deviennent obsolètes, notre devoir est de réactualiser les fonds, pour que les gens puissent toujours trouver l'information. Les bibliothèques comme la BNF, c'est autre chose.

Si c'est une œuvre incontournable, dans ce cas, elle est toujours rééditée. Nous la rachetons en neuf, pour qu'elle soit plus présentable. Mais si elle n'est plus éditée, et que vraiment il faut la garder, alors-là on la laisse en rayon mais en réserve (ou magasin), pour qu'elle soit disponible mais à la demande.
Et voilà.

Alors, on a aussi l'interdiction de détruire des livres au public ! Effectivement, la plupart des gens ont le "syndrome de l'autodafé". Pour eux, détruire un livre renvoie aux sombres heures de notre histoire. Mais rassurez-vous, on sait ce qu'on fait. On ne détruit qu'un support. Pour permettre l'accessibilité des autres livres, il faut faire ce qu'on appelle du désherbage. Il faut élaguer ! C'est vital. Quand on changera de support, les choses seront plus simples. Par exemple, les livres-écrans sont en pleine révolution. Ils sont de plus en plus confortables. Bien sûr, le risque c'est que des textes indispensables disparaissent. Mais la BNF vieille au grain. Nous, nous sommes là pour opérer un tri. On se doit de proposer de la qualité. C'est notre rôle. Donc, qu'importe le support.
Allez, rassurez-vous, pilonner un livre, c'est pas si grave !

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